Confrontation mentale
Bella POV
C'est sur Wake up que mon sommeil se coupa. Mais quelle idée avais-je eu de mettre une chanson d'Emigrate comme sonnerie de réveil. C'est vrai le titre est plutôt parlant « Réveilles toi ».
Il faudra que je pense à changer cette musique.
Je regardai l'heure qu'affichait mon réveil.
6h00
Mes cours débutaient dans une heure trente. J'avais largement le temps. Mais, comment je vais me rendre au lycée ? Je ne connais pas les horaires des transports.
Bravo Bella, tu ne veux pas de voiture et tu ne t'intéresse même pas aux horaires des bus.
Isabella, mêles-toi de tes fesses !
Je te fais remarquer que « tes fesses » sont aussi les miennes. Donc je peux m'en mêler, BELLA.
La Ferme ! Tu ne vas pas recommencer à me saouler. J'ai quitté Phoenix, j'ai une nouvelle vie alors fous moi la paix !
Ce n'est pas parce que tu es partie que ta vie va changer. Tout ce que tu as fait, y compris la mort de Matt, c'est toi et personne d'autre. Alors va au Bahamas si ça te chante, mais ça te suivra quand même.
TA GUEULE ! Je ne veux plus t'entendre, ce n'est pas de ma faute !
J'ai du parler fort vu que Charlie arriva en trombe dans ma chambre. A voir sa tête je venais de le réveiller.
_Bella ! Ca va ? Pourquoi as-tu crié ? Tu as fais un cauchemar ? Quelque chose ne va pas…
_C'est bon papa. C'était juste un cauchemar, mentis-je lamentablement
Mais il sembla tout de même me croire, à mon plus grand soulagement.
_Ok ! Alors pour le lycée, c'est moi qui vais te déposer. Je te déposerais un peu avant pour que tu prennes tes marques. Comme petit déjeuner, il y a pleins de choses au réfrigérateur, alors sers toi comme bon te semble.
_Merci.
_Donc, heu, rendez-vous à 7h00 près de la voiture.
_Ok.
Charlie ayant quitté la pièce, je me décidai à aller prendre ma douche. Pour me changer les idées, je décrétai qu'il serait de bon augure de prendre un douche froide.
Enroulée par une serviette, les cheveux dégoulinants mouillant au passage tout le parquet.
T'es vraiment gourde !
Moi qui croyais m'être débarrassée de toi …
Tu t'enfonce dans ta connerie ! Comme si tu pouvais te débarrasser de toi-même.
Isabella, laisses moi au moins me préparer. Juste ça, après on parlera autant que tu veux.
Mouais, tu as de la chance que je ne veuille pas être en retard pour mon premier jour.
Merci, c'est sympa de ta part.
N'en prends pas l'habitude. Je reste là même si je ne parle pas !
Cette conversation finie, je pris les premiers vêtements qui me vinrent sous la main. En y repensant, il faudrait que je pense à ranger mes affaires.
Je tombai sur un jean noir (trop large pour moi), un sweatshirt noir avec écrit sur le dos en rouge « Fuck Off » (Va te faire foutre), je concordai le tout avec mes vieilles converses rouges et pris mon sac à dos.
Pas besoin de maquillage pour faire peur au gens rien qu'à voir ma tête de déterrée et mes énormes cernes bleues, ils s'enfuiront en courant. C'est assez marrant de voir la majorité de la population être apeurée en face de ma personne. C'est carrément hilarant…
En général les mortels (genre je suis immortelle) étaient apeurés. Leurs réactions étaient simples et prévisibles, soit ils vous évitaient comme la peste, soit ils vous approchaient (de manière hypocrite) faisaient « ami-ami » avec vous et après ils allaient débattre à votre sujet derrière votre dos.
Autant être clair, je ne veux pas d'amis. Alors c'est soit tu m'évites soit je te fais du mal. Je suis vraiment devenue sadique. Il faudrait que je médites sur ce trait de caractère qui est assez pesant, mais tout de même parfois intéressant et, je dois l'avouer, utile.
6h52
Il me reste moins de dix minutes pour manger. De toutes les façons, je n'ai pas faim.
Je descendis à la cuisine, cherchai dans le réfrigérateur ce qui me servirais de coup faim pour la journée. Du jus d'orange ferait l'affaire. Je prends aussi une pomme pour plus tard on ne sait jamais.
Je vérifiai le contenu de mon sac.
_Emploi du temps (Charlie l'avait récupéré pour moi), OK !
_Cahiers/Livres, OK !
_Portable, OK !
_IPod (dans la poche avant de mon jean), OK !
C'est bon j'avais tout. Montre en main (plus au poignet, mais bon), il est 6h59
Ok je suis à l'heure, direction la voiture. Charlie m'y attendait déjà à l'intérieur du bolide.
_Tu es pile à l'heure, me dit-il alors que je venais de pénétrer dans la voiture
_Je sais, et la ponctualité est une de mes qualités, ça n'a pas changé.
La conversation ne fut pas longue. J'enclenchai mon IPod, She is beautiful jouait à fond. Je voyais ma mère me dire comme à chaque fois :
« Bella, à pleine puissante, l'écoute prolongée du baladeur peut t'endommager l'audition ! »
En me remémorant ses paroles, je réalisais qu'elle me manquait, Phil aussi.
Mes pensées prirent fin au moment où Charlie m'annonça que j'étais arrivée à bon port.
Le lycée était minuscule, il ressemblait limite à l'école primaire de Phoenix !
Il s'agit d'un gag, n'est-ce pas !
Non, Bella. C'est bien ça
Isabella, nous sommes d'accord que ce lycée est minuscule !
Ca m'arrache le cœur d'être d'accord avec toi, alors disons que notre point de vue est similaire.
Ca promet ! A peine arriver à l'accueil, que je vis toutes les personnes présentes dans la salle se retourner vers moi. Arf, je viens à peine d'arriver qu'on m'a déjà localisé !
Je me dirigeais vers le bureau principal derrière lequel se trouvait une vieille femme aux cheveux flamboyant
_Bonjour, je suis Isabella Swan. Je souhaiterais récupérer le plan de l'établissement sil-vous-plaît.
_Bonjour, je suis Madame Coop ! Tu es bien la fille de Charlie Swan ?Bien sûr, que suis-je sotte ! Il n'y a pas 2 Swan à Forks...
Elle du apercevoir à la tête que je faisais, que je n'avais nullement envie de l'entendre jacasser d'une si bonne heure, car elle s'arrêta net dans son bavardage.
_Alors voici le plan et une fiche que tu dois faire signer par chaque professeur et que tu dois me ramener en fin de journée. Alors, heu, bonne journée Isabella, en espérant que tu te plairas ici.
_C'est Bella, juste Bella
_C'est noté, Bella !
Je sortis enfin de cette pièce si étouffante. Si tout le monde est comme Madame Coop, je risque d'atterrir dans un asile psychiatrique avant la fin du mois.
Premier cours, Mathématiques. Quelle horreur ! Je déteste cette matière. Direction Bâtiment I.
Je trouvai vite fait l'immeuble, parfait, je n'aurais pas besoin de demander mon chemin à qui que ce soit.
Sur le chemin, je vis les gens se retourner à mon passage. Limite j'avais envie de leur sauter dessus pour leur régler leurs comptes. Je sais je suis nouvelle, j'ai une tête de mort-vivant mais bon ! Voilà quoi, ce n'est pas fin du monde.
J'arrivai enfin dans la salle. Il n'y avait personne. Bon, vu que je suis en avance je vais choisir ma place alors.
Deuxième rang, colonne du milieu. Place parfaite pour moi. Peu après m'être assise, une jeune fille entra dans la salle. Brune, grande, fine, plutôt jolie et elle paraît assez timide. Elle semble surprise de voir quelqu'un dans la salle.
_Heu, Bon...Bonjour, bafouilla-t-elle. Je ne voulais pas te déranger, je ne savais pas qu'il y avait quelqu'un.
_Salut, tu ne me déranges en rien vu que je suis seule.
_Tu dois surement être Isabella Swan ?
_Bella, je préfère Bella. Oui c'est bien moi, et toi tu es ?
_Angéla, Angéla Weber. Dis ça ne te déranges pas si je me mets à côté de toi, parce que en fait j'ai l'habitude de m'asseoir ici.
_C'est plutôt moi qui doit te demander si je ne te dérange pas, c'est toi l'habituée. Mais vu que tu le demande non, ça ne me dérange pas. Tu parais sympa et pas trop bavarde, j'aime.
Elle me répondit avec un sourire. Je ne connaissais pas cette Angéla, mais je sens que l'on va s'entendre. La cloche retentit et la salle se remplit. Chaque élève qui passait me dévisageait à tour de rôle. Cela faisait 10 minutes que ça avait sonné et toujours pas de nouvelles du professeur.
Les jacassements des autres se faisaient de plus en plus nombreux, d'un volume de plus en plus élevé.
_SILENCE DANS LA SALLE ! Héla un homme d'une quarantaine d'année
Vu le calme qui régna dans la salle, j'en conclus qu'il s'agissait du prof, M. Andrey selon ma fiche.
Il n'était pas très grand, quelques cheveux grisonnants. Il était vêtu d'une chemisette type Hawaïenne de très mauvais goût avec un jean délavé et des spartiates. Le suicide de la mode. Comme dit Oscar Wilde « La mode est une forme de laideur si intolérable qu'il faut en changer tous les six mois ».
Cet enseignant, lui, ça faisait des années qu'il ne s'était pas mis à jour.
_Est-ce que Mlle Swan est là ?
_Hum, oui je suis là. Dis-je en levant la main
_Très bien, Mlle Swan voulez-vous bien venir à mon bureau avec vos fiches de présence ?
Non, je n'en ai pas envie, pensais-je. Quelle question bête et inutile, comme si j'avais le choix !
Ce prof est trop con ma parole. Je me levai en faisant bien attention à ne pas tomber ou autre.
Je remis ma fiche et retourna à ma place tranquillement.
Ma matinée fut abominable. Après les DEUX HEURES de maths, j'enchaînai avec trois heures de philosophie. J'aime bien cette matière, mais ce cours était fastidieux. J'avais déjà fait ce sujet à Phoenix : « Faut-il préférer le bonheur à la réalité ? ».
Finalement le temps finit par passer. Et je me retrouvai devant la porte du self. Que faire ouvrir, partir ?
Ouvre cette foutue porte Swan ! J'ai faim moi.
J'ai une pomme, et moi je n'ai pas faim.
Je rêve ou La Bella Swan, si «vaillante » a la trouille pour rentrer dans le self ?
Je n'ai pas peur, juste qu'il y aura plein de lycéens, et je ne connais personne…
Et alors ? Tu rentres, tu marches la tête haute et tu t'assieds à une table seule. Si une personne te dévisage ou qu'importe, je m'en occupe en personne.
Mouais, je ne suis pas convaincue. Mais merci pour ta proposition.
Isabella a raison, je dois rester la tête haute ! Sur cette détermination, je pénétrai dans le self. A mon entrée, la pièce fut plongée dans un silence. Tout le monde me regardait, comme si le temps s'était figé. Et d'un coup, je ne sentais plus rien, le néant.
Isabella POV
A mon tour de jouer. Je commençais à en avoir marre de ne plus agir. Ils avaient quoi tous ces crétins à me regarder avec hébètement ? Ils attendaient une photo peut-être. Pff, trop cons ces lycéens. Oups, excusez moi mon impolitesse, je ne me suis pas présentée. Je m'appelle Isabella Swan et non Bella (je trouve ce diminutif si infantile). Vous l'aurez sûrement remarqué mais je suis « Bella » en version méchante, même pas disons que je suis réaliste. La pauvre petite Bella souffre d'une schizophrénie moyenne et d'un dédoublement de personnalité. Elle arrive à le cacher, pour l'instant. Elle ne veut s'avouer folle en même temps je la comprends ce qui est drôle avec sa « maladie » c'est qu'elle est consciente que j'existe. Du coup on peut converser, et je trouve ça géniale.
Alors revenons à nos moutons. Le prochain débile qui me regarde bizarrement je le rembarre d'une force … Voilà mon vœu est exaucé, Débile n°1 en vue !
_Tu as perdu quelque chose blondinet ? Demandais-je sauvagement
_Heu, si. Je veux dire NON. Je m'appelle Mike Newton, bredouilla-t-il. Tu dois être Isabella c'est ça ?
_Tu sais très bien que c'est moi, al+s pourquoi tu poses la question ?
_C'étais pour faire la convers…
Je ne lui laissai même pas le temps de répondre, que je parti déjà m'asseoir sur une table isolée. Pauvre mec, il croyait qu'il pourrait être mon ami ou plus… Débile !
Isabella, donnes moi ma place !
Ah, Bella. Encore vivante ? Ca fait quoi d'être spectateur de sa vie sans rien pourvoir y faire ? Je sais, on se sent impuissant…
Isabella Marie Swan ! Barres-toi de mon corps !
Pas encore, je commence à peine à m'amuser.
D'un coup je ne ressentais plus rien, j'étais comme déconnectée. Mauvais signe, très mauvais signe !
Bella POV
J'en ai ma claque de ce problème avec Isabella ! Elle ne peut pas me laisser en paix ? Vivre une vie normale.
Je me retrouvai donc seule à ma table isolée. Comme prévu les gens avaient peur de moi. Ils n'osaient même plus me regarder. Je voulais qu'ils me foutent la paix mais pas que je sois leur pire cauchemar !
Merci, Isabella !
Mais de rien ! On se rend des services entre nous !
La sonnerie retentit annonçant la fin du déjeuner. J'avais un seul cours l'après-midi. Une heure de français de 15 à 16 heures. Du coup je ne sais quoi faire de 14 heures à 15 heures. Je me dirigeai vers le C.D.I, quand je percutai quelqu'un, qui est plutôt dur.
_Aïe ! Mais bordel, faîtes attention quand vous marchez !
_C'est bon du calme Minimoys ! C'est toi qui ne regardais pas où tu allais…
Je relevai la tête pour voir qui était ce …. WAHOU ! Ok, j'avais en face de moi un grizzly humain ! Non, je ne rigole pas ce mec doit battre au la main n'importe quel animal et qu'importe son espèce. Je me fis une description rapide du colosse. Il est grand, genre 1 mètre 95, les cheveux courts bruns foncés, presque noirs. Sa corpulence est carrément effrayante mais quand je vis son visage c'est carrément l'opposé. Il avait un sourire enfantin fixé au visage, le pire c'est que son sourire est communicatif.
_Enchantée Isabella, je suis Emmett !
Ma popularité dans ce lycée était énorme ! Je n'en peux plus, tout le monde me connais. J'en ai marre.
_Bella, juste Bella…
_Ok, mais tu ne dis rien à ma copine. Parce que je sais très bien que tu en pinces pour moi et c'est pour cela que tu veux que je t'appelle avec un surnom, déclara-t-il avec le sourire jusqu'aux oreilles
_Heu, désolée Emmett, mais tout le monde m'appelle comme ça.
_Mais ouais ! Arrêtes ton char, ça restera entre nous, notre secret ! Accentua-t-il avec un clin d'œil
Bon je vois que ce n'est pas la peine d'insister, il est borné… Autant lui demander où se situe le C.D.I [...]
_Heu dis-moi Emmett, tu pourrais me montrer où se trouve le C.D.I ?
_Bien sur ma belle, je t'y accompagne même vu que je n'ai pas cours. Alors tu t'y fais au lycée ? Ca change beaucoup de ta chaleur d'Arizona !
_Mouais, effectivement.
Je suis arrivée dans l'antre des enfers ! Emmett était drôle, je l'avoue. Mais beaucoup trop bavard et un peu collant.
Durant l'heure au C.D.I, il me raconta quasi toute sa vie. Il avait deux frères (son beau-frère compris) et sœur et SA copine. Il ne parlait que d'elle… Ils vivaient tous sous le même toit avec leurs parents (adoptifs). Il tenta de me soutirer des informations sur mon passé. Mais il comprit vite qu'il ne réussirait pas. Pas con, en fait, M. Musclor [...]
Je l'appréciais bien ce gros « nounours », mais moi j'ai cours ! Le temps était passé plutôt vite avec Emmett, je pense qu'avec lui aussi je vais aussi m'entendre.
_Bon Emmett, ce n'est pas que je m'ennuie ou autre, mais j'ai cours donc bye.
_Je te raccompagne si tu veux ! Tu as quel cours ?
_Français ! Et merci…
_Mais de rien, qu'est-ce que je ne ferais pas pour ma protégée ?
J'avançai d'un pas rapide pour quitter le C.D.I, avec Emmett aux basques.
_J'aime beaucoup les écriteaux de ton Sweat, disons que c'est très expressif !
_Merci, moi aussi je l'aime bien.
Le reste du chemin vers la salle de français fut silencieuse. Mais il ne s'agissait pas d'un silence gênant ou oppressant, non, je dirais un silence agréable presque apaisant. On arriva vite devant ma salle. Tous les regards étaient tournés vers nous. Quoi encore ? La plupart d'entre eux m'ont déjà vu ce matin. Pourquoi s'attardent-ils encore sur ma personne !
_Dis, Emmett, c'est normal qu'ils nous regardent touts comme ça ?
_J'sais pas moi ! Bon Minimoys, je te laisse j'ai cours moi aussi !
_C'est quoi ce surnom ? De plus il y a plus petit que moi !
_Vrai, ma sœur ! Bon ben va pour Belly, Bellou, Bell's ?
_Heu tout sauf Bellou ! Moi je t'appelle Nounours ou Mett's ou encore Emmy !
_Heu, pas EMMY ! Je vais t'appeler Belly quand t'es gentille et quand tu changes Bell's, et parfois Belly-Bell's ! Et moi c'est Nounours ou Mett's !
C'est moi, ou, il vient de parler de moi là ?
Il ne parle pas de toi Isabella ! Tu n'existes pas !
N'empêche, je l'aime bien ce colosse ! Et il est beaucoup plus perspicace qu'il ne le parait.
_Ok ! Alors à plus Mett's !
_A plus tard Belly !
Il accompagna ses paroles avec un baiser sur la joue. Emmett m'a embrassé ! Là, ce fut comme la goutte qui fit déborder le vase. Tout le monde me regardait sans exception. Heureusement, je remarquai Angéla dans la foule ! Je me dirigeai vers elle, ayant le poids des regards.
_Salut, Angéla !
_Oh, Bella ! Ca va ?
_ Ouais, je suis vivante. Dis tu sais pourquoi tout le monde me regarde comme ça ?
_Ah… Bah tout simplement parce que tu étais en compagnie d'un Cullen et qu'en partant il t'a fait la bise.
Serait-ce une blague ? Tous ces attardés mentaux me regarde comme des débiles, juste parce que j'étais en compagnie d'Emmett ! Il y a quoi de si exceptionnel…
_ Oui, mais encore ?
_Bah, les Cullen sont assez spéciaux pour certaines personnes. Ils restent toujours entre eux. Et du fait de voir l'un d'entre eux avec quelqu'un du monde « extérieur » qui plus est la nouvelle, ça « choque ».
RIDICULE ! A croire que j'avais sous-estimé ces lycéens, ils étaient bien plus cons que je ne le pensais ! L'heure de français passa d'une vitesse ahurissante. A peine sortit de la salle, je vis Emmett appuyé d'une façon nonchalante sur les casiers en face de la porte. Il devait attendre quelqu'un. Je continuai mon chemin l'air de rien. Et j'entendis une grosse voix d'ours m'interpeller.
_Bell's ! Tu comptais vraiment me laisser en plan comme ça ?
_Comment ça ?
_Ben je t'attendais ! Je te dépose chez toi ! Vu que tu n'as pas de voiture.
_Comment tu sais ça ? Demandais-je soucieuse
_Parce que je n'ai vu aucune voiture que je ne connais pas ! A moins que tu ai déjà trouvé quelqu'un pour te déposer !
_Non, je n'ai pas encore appelé mon père.
_Alors c'est ok ? De toutes les façons ce n'est pas une question. Allez en route.
On se dirigea vers un énorme Jeep, garé à côté d'une jolie Volvo argentée. WOW, on dit toujours qu'un chien ressemble à son maître, ben là c'est pareil, juste que c'est la voiture. Durant la route, on parla de tout et de n'importe quoi. Je lui indiquai les directions de la maison qu'il semblait déjà connaître. Tout le monde sait où habite l'ancien shérif, m'avait-il dit.
_Mademoiselle Swan, j'ai le plaisir de vous annoncer que le voyage est terminé !
_Merci encore de m'avoir déposé. A demain.
_Ou plus tard…
Il me fit sons clin d'œil et s'éloigna au bord de son véhicule. Il devait fumer ce mec pour pouvoir sortir autant de connerie en un temps restreint. A peine entrée dans la maison je me dirigeais directement vers ma chambre, plus précisément, mon piano !
Je commençai à jouer Clair de Lune. Debussy faisait partie de mes compositeurs favoris français.
Je continuai à jouer en boucle ce morceau, j'étais si bien. Détachée, déconnectée du monde intérieur. Je crus même entendre Charlie m'appeler, mais j'étais trop obnubilée par les touches blanches et noires de l'instrument. Subitement, un énergumène vint m'interrompre en frappant à la porte. Je vis la tête de Charlie, et un sourire désolé collé au visage, se passer la tête par l'entre-ouverture de la porte.
_Désolé de te déranger, mais c'est juste pour te dire que des amis viennent dîner.
_Hum ouais…
Charlie partit, je continuai à rejouer mon morceau. Non mais c'est vrai quoi qu'est-ce que j'en avais à battre de savoir que ses amis viendraient dîner. Je ne dînerais pas c'est tout ! [..]